Notre espace public, laboratoire à Montréal
Que signifie « espace public » pour les générations futures ? Dans l’école primaire de Saint-Pierre (Montréal, Québec) deux organismes locaux qui s’occupent de macro-écologie appliquée et de revitalisation urbaine ont collaboré pour réaliser une série d’ateliers transdisciplinaires visant une meilleure connaissance et appropriation de l’espace public. L’approche utilisée a mis en valeur le programme de médiation sociale de l’Institut Pacifique, tout en conjuguant les principes de résolution pacifique des conflits avec ceux d’éducation à l’environnement. Les phases d’analyse et de planification ont permis de concentrer l’action du projet sur deux principaux enjeux socio-environnementaux : l’enclavement du quartier et la pollution visuelle et sonore. En outre, en tenant compte de l’analyse démographique du quartier la plus récente, la composante immigrée de la population, les problématiques de sous-scolarisation, des saines habitudes de vie et d’accès aux services ont été prises en considération (Revitalisation Saint-Pierre, 2017 et Centre international de prévention contre la criminalité, 2016).
Le projet a mis les élèves au centre d’un processus de changement visant le respect des autres et de l’environnement, ce qui les a encouragés à sortir de la condition d’isolement vécu. Pour ce faire, les ateliers ont été divisés en deux séries : « Notre espace public » et « L’espace public et nous ». Un processus démocratique a été suivi pour la subdivision des classes en sous-équipes, à la tête desquelles quatre ambassadeurs ont été nommés, pour donner lieu à la constitution du « Comité des Ambassadeurs », symbole de l’expérience vécue. En outre, selon les principes de l’art plastique, les classes ont utilisé des matières recyclables pour créer des maquettes en 3D, expression de leur perception de l’espace public et du quartier. Pendant la dernière phase des ateliers, les classes ont présenté leurs maquettes, qui ont fait l’objet de comparaison avec les ressources publiques existantes dans le quartier Saint-Pierre (Carte des ressources pour les familles de Lachine, 2014). Bien que la participation au projet d’une classe d’accueil et d’une classe ordinaire ait donné lieu à l’observation de différentes dynamiques relationnelles et d’approche pendant la réalisation des ateliers, il est important de souligner le désir univoque de tous les participants d’avoir des espaces verts plus accrus et qui leur sont dédiés et, par conséquent, un contact plus profond avec l’environnement.
Le projet a facilité le développement d’un esprit de participation citoyenne, de solidarité et de collaboration plus fort entre les participants. Ce résultat montre que ce projet peut être la base pour la réalisation d’initiatives tant dans le contexte scolaire qu’au niveau communautaire qui nous rapprocheront davantage à l’idée de « Notre espace public ».
Valentina Baraldi
Elle s’occupe de projets scolaires de médiation socio-environnementale entre le Canada et l’Italie. Experte en Global Citizenship Education et Coopération Internationale, ses plus récentes collaborations sont le projet BourseScol’ERE (COP21, 2015) et avec le Groupe de Recherche Appliquée en Macro-écologie (Montréal, Québec). Elle est conceptrice et réalisatrice du projet « Notre espace public ».
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